A côté de quoi passez-vous à cause de croyances sur la gestion du temps ?

Dans cet article, je souhaite vous partager 5 croyances à propos de la gestion du temps qui vous feront passer à côté d’un véritable gain…

Croyance n°1 : La gestion du temps, c’est pour être mieux organisé

Et son corollaire : Vous avez un problème d’organisation, vous devez le corriger ! Cela ne sonne-t-il pas à vos oreilles comme une injonction déplaisante ?

Il me semble que cette croyance est à la fois à l’origine d’un engouement pour la gestion du temps de certaines personnes… Et du phénomène de fuite chez beaucoup d’autres !

Avez-vous remarqué comment ceux que nous jugerions comme ayant de sérieuses lacunes d’organisation, sont les personnes qui précisément semblent s’en moquer royalement dans leur quotidien ?

D’un autre côté, avez-vous remarqué que les personnes qui connaissent et appliquent des méthodes d’organisation sont, à la base, déjà plus structurées que la moyenne ?

Dans les deux groupes, nous trouverions aisément des personnes vivant beaucoup de frustrations de ne pas arriver à vivre pleinement leurs projets et les faire aboutir. L’un n’étant pas meilleur que l’autre. Le premier groupe pourra juger le second ainsi : « pas étonnant qu’ils ne tiennent pas la distance, ils agissent de façon éparpillée ! Ils pourraient prendre exemple… ». Et le second groupe considérerait : « Ah quoi bon s’organiser et planifier comme ils le font ? Regardez un peu leur niveau de stress ! » 

Alors première croyance limitante que j’invite à faire sauter : Non, le but final de la gestion du temps n’est pas de mieux vous organiser. « Apprendre à gérer son temps et ses priorités » ne signifie pas que vous avez un problème ! Et encore moins que vous seriez le problème. Il n’y a rien à corriger chez vous.

 

Croyance n°2 : Bien gérer son temps, c’est savoir gérer son agenda

Je crois que nous connaissons tous des personnes expertes et prisonnières de leur agenda ou d’autres outils de planification ; fussent-ils numériques et à la mode…

Une bonne organisation permet d’éviter, notamment, des pertes de temps. C’est vrai et cela ne se résume pas à la gestion d’un planning.

« Si vous ne mettez pas de priorités dans votre vie, quelqu’un d’autre le fera à votre place. »

(Greg McKeown)

Alors qu’allez-vous faire de ce temps « gagné » ?

N’importe quelle méthode de gestion du temps peut potentiellement être efficace si la façon de faire vous plaît ET si vous faites la lumière avec le sens du temps de votre propre vie.

Du point de vue de la direction d’une entreprise, les gains de temps sont supposés permettre l’accroissement de la productivité. Cependant, puisque nous y passons 15 à 25% de notre temps de vie en moyenne, quel sens donnez-vous à votre travail ?

Quels projets souhaitez-vous accomplir dans votre vie ? Quels projets « résonnent » pour vous ?

 

Croyance n°3 : Les perfectionnistes procrastinent davantage

Piers Steel (expert de la procrastination) explique dans son livre « Procrastination : Pourquoi remet-on à demain ce qu’on peut faire aujourd’hui ? » que les procrastinateurs pullulent dans tous les domaines, hommes et femmes. Le procrastinateur est plutôt célibataire (moins d’obligations) et sa proportion diminue avec l’âge (lien avec l’usage du temps restant sur cette terre…).

Il est courant de prétendre que les procrastinateurs sont des perfectionnistes qui placent la barre très/trop haute. Cela semble être logique.

Et pourtant, le psychologue Robert Slaney a mené une recherche sur des dizaines de milliers de participants et le perfectionnisme produit une quantité négligeable de procrastination. Les perfectionnistes ont tendance à être ordonnés et efficaces. Leurs « procédures quotidiennes » font qu’ils n’ont pas tendance à remettre au lendemain justement. Pourquoi cette croyance alors comme quoi le perfectionnisme provoquerait la procrastination ?

La raison donnée par Piers Steel : les perfectionnistes qui procrastinent ont tendance à recourir à des thérapeutes du fait d’une forte culpabilisation face à leurs échecs. Ils sont ainsi plus nombreux à se présenter dans les études cliniques sur le sujet ! Les procrastinateurs non perfectionnistes, quant à eux, ont moins tendance à vouloir « se corriger ».

Quelle est donc la source principale de la procrastination dans ce cas ?

C’est l’impulsivité (d’où la diminution avec l’âge).

Endurer un « non-plaisir » à court terme en vue d’une gratification à long-terme, est infernal pour les impulsifs. De plus, ce genre de tâche fait naître chez eux une angoisse quant à l’incertitude du résultat final. D’où un cercle vicieux et la procrastination.

Alors en quoi la procrastination est-elle réellement un problème ? N’est-ce pas votre organisme dans son entièreté qui vous alerte ?

« Si tu es démotivé, stressé, en manque de temps…

C’est le moment rêvé pour clarifier, simplifier et ajuster tes objectifs ! »

 

Croyance n°4 : Gérer son temps c’est d’abord ne pas en perdre !

Cela pourrait presque être le corollaire de la croyance n°2 (gérer son agenda). Je souhaitais cependant aborder ce point à part car il est en lien avec la culpabilisation évoquée précédemment.

Il est possible de lire ici et là que la gestion du temps permet de faire plus dans un même laps de temps voire en moins de temps… et que nous nous sentons ainsi plus épanoui, plus heureux.

Vraiment ? Qui décide que du temps est « perdu » ou non ?

Considérez-vous que vous perdez du temps lorsque vous vous reposez, vous ressourcez (sommeil, vacances, loisirs…) ? L’entreprise Toyota n’a-t-elle pas instaurée la sieste y compris dans son usine du Nord de la France ? (en tant que Ch’ti, je peux vous assurer que la sieste est vue dans notre éducation comme un truc de vieux ou de fainéants… 😅)

Chercher du sens est une chose, se mettre la pression continuellement en est une autre !

Quand vous écoutez de la musique, n’est-ce pas les silences entre les notes qui font prendre corps à la mélodie ? Avec les dernières connaissances, n’y-a-t-il pas bien plus de vide et d’énergie dans l’univers que de matière ?

N’avez-vous pas l’image en tête du peintre qui peut passer des heures, des journées, devant une toile blanche avant, comme si cela arrivait « tout d’un coup » et facilement, de se mettre à peindre frénétiquement ?

Non, la gestion du temps et de ses priorités n’a pas pour but de faire la guerre à la procrastination.

Respirons !

Croyance n°5 : La gestion du temps consiste à utiliser des méthodes d’organisation et de planification

Dans tout projet (j’entends par là tout objectif qui demande plus de 2 actions), il existe 4 phases décrites par François Délivré :

  1. L’ouverture (initialisation) du projet
  2. Le choix des priorités et des objectifs
  3. La mise en œuvre
  4. La clôture du projet (ouvrant sur le suivant)

Utiliser des méthodes et outils pour s’organiser et planifier concerne la phase numéro 3. Que faites-vous des 3 autres phases ? De par notre éducation, nous avons tous des difficultés dans l’une ou l’autre de ces phases à être lucide, tenace ou serein. C’est bien normal.

Lors de la première phase, il s’agit de prendre le temps de se recentrer : qu’est-ce que je désire vraiment ? Et qu’est-ce que désirent les autres ? C’est le temps des brainstormings, de l’ouverture et du partage de nos besoins, enjeux, visions…

Lors de la deuxième phase : choisir c’est renoncer ! « Il faut » ou « j’ai envie » ? Pourtant, il ne s’agit pas de se précipiter sur les compromis afin d’éviter l’inconfort mais bien de viser le consensus ! C’est-à-dire de s’efforcer à ce que chacun voit ses besoins nourris.

Lors de la phase 3, il s’agit d’entretenir sa ténacité. Le sens de ce que je vis permet de reprendre le cap !

Et une phase ô combien négligée dans notre culture : la phase 4 est le moment de tirer un bilan et, peut-être plus encore, de récolter la satisfaction ! Célébrer les gains et les apprentissages ! Sinon, à quoi bon avancer si vous ne récoltez pas les fruits de ce que vous créez et de qui vous voulez être jour après jour ?

 

A quoi sert au final la « gestion du temps » ?

« Gérer son temps » n’a pas de sens (tout comme « gérer ses émotions » au passage). Le temps est tel qu’il est. Ce que nous pouvons gérer ce sont : notre attitude face au temps qui s’écoule, nos actions et notre temps relationnel.

Le temps n’est ni à vaincre, ni à manipuler…

Nous pouvons gérer nos priorités. Cependant, ni notre éducation (famille ou école), ni notre société, ne nous apprend à conscientiser nos priorités en vue de notre épanouissement.

Choisir c’est renoncer…

A quoi pourriez-vous renoncer pour choisir d’investir 45mn dans une conversation vous permettant d’éclairer votre rapport au temps ? 😉

RDV sur Calendly : https://bit.ly/3HJ0vIt

 

Yannick Poiré

Un échange de 45 min sur votre rapport au temps ?